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    Claudio Beltrami. Accordatura finale - Rossella Schillaci (frame video)
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    Claudio Beltrami. Precisatura - Rossella Schillaci (frame video)
  • 2005
 Arrière

Catégorie

Artisanat Traditionnel

TAG

Stradella (PV), Lombardia - Italie

QUI

Beltrami Claudio Beltrami Claudio
(accordeur d'accordéons)

Fabrication de l’accordéon. Claudio Beltrami de Stradella

C'est en 1976 que Claudio Beltrami commence à travailler dans la "Fabbrica Fisarmoniche Fratelli Crosio", où son père était déjà été employé comme accordeur. Travaillant dans les différents ateliers de production de l'usine, il apprend ainsi toutes les étapes de la fabrication de l'instrument. Son expérience dans la fabrication des sommiers et des caisses représente une étape importante de sa formation. En 1978, il commence sa profession d'harmoniseur. En 1982, il ouvre son premier laboratoire d'accordage auquel s'adressent les entreprises locales, y compris ses anciens employeurs. En 1988, il commence à fabriquer les accordéons sous la marque "Beltrami Fisarmoniche - Stradella", dont la production se caractérise par le montage des voix et l'accordage de l'instrument. Les voix sont achetées auprès d'autres entreprises, des ateliers spécialisés dans leur fabrication. Les anches, réalisées en acier inoxydable, sont auparavant travaillées pour obtenir la bonne justesse de la note, cette phase s'appelle le dégrossissage. On procède alors à l'homogénéisation des épaisseurs pour obtenir une anche aussi élastique que possible et à la sonorité excellente. La première phase de l'accordage, dite tessiture, consiste à définir les registres des voix en confrontant la note avec le diapason. Un diapason international est monté sur le banc de tessiture, pour comparer les voix à enregistrer. Les voix sont placées dans une fente située au centre d'une table spécifique équipée d'un soufflet à pédale. L'air fait vibrer la lame en acier des voix et fait émettre un son, ce qui permet de le définir. Le travail consiste à limer la anche pour la porter à un son bien précis: en limant la pointe ou le dos de la lame, l'harmonisation augmente ou diminue. Puis, on passe au montage des soupapes, autrefois en chevreau ou en peau naturelle et aujourd'hui réalisées en peau synthétique. Les soupapes ont pour fonction de fermer la anche qui ne joue pas, de façon à diminuer de moitié la consommation d'air. Après avoir défini et recouvert de peau les voix, celles-ci sont montées sur les sommiers en bois. Il existe deux techniques de montage: à la cire ou avec des rivets. Ces derniers permettent d'obtenir un timbre particulièrement fort et présent, idéal pour jouer de l'accordéon à l'extérieur sans amplifications, ce qui se vérifie souvent dans le cadre de la musique traditionnelle. La technique à la cire en revanche, est indiquée pour tous ceux qui souhaitent un son plus souple, moelleux, moins métallique tout en conservant l'accordage dans le temps. Puis on passe à l'étape de pré-accordage, qui se fait lorsque les vois ont été montées sur les sommiers. Le sommier est placé sur un fond appliqué à un soufflet, actionné par une pédale qui fait sonner la anche. Les voix précédemment accordées, insérées dans les sommiers passent entre les mains de l'accordeur qui commencent à les contrôler en partant par la note base et en utilisant le diapason. Aujourd'hui Beltrami utilise des appareils électroniques pour l'accordage des voix. Certains accordages en revanche se font encore à l'oreille, comme pour la réalisation des vibrations ou des trémolos. Ce n'est qu'à ce moment que les sommiers sont montés dans la caisse de l'instrument. Ce travail se fait en enlevant alternativement les sommiers, avec un contrôle précis et continu, pour arriver à l'accordage final qui se fait aujourd'hui comme autrefois sur le clavier, à l'oreille. Beltrami collabore avec l'entreprise FISART pour la réalisation des éléments en bois, avec la société Castagnari de Castelfidardo qui lui fournit les sommiers, spécialisées dans la réalisation des voix. En 1985, l'épouse de Claudio Beltrami est entrée dans l'entreprise et a démontré posséder de grandes capacités pour les phases de travail autour des voix, et notamment pour ce qui concerne le montage des voix à la cire ou au rivet. Les accordéons Beltrami n'était au début destinés qu'au marché local des musiciens, mais aujourd'hui, grâce à internet, l'entreprise exporte également à l'étranger, en Europe (Suisse, France, Espagne, Luxembourg, Angleterre, Danemark et Norvège) et aux Etats-Unis (Arizona et Californie). La société Beltrami réalise entre 30 et 50 instruments par an, avec une attention toute particulière pour les instruments destinés à la musique ethnique qui nécessitent des nuances d'accordage très variées : depuis la gamme des "Musettes" jusqu'à la modulation "Américaine" lente et délicate. A souligner la nouveauté introduite sur la partie des basses, des registres à commande simple qui permettent au musicien d'obtenir toutes les combinaisons de timbre possibles, en fonction du nombre de voix montées, choisies par le musicien lui-même. Mais la société Beltrami se distingue également par sa recherche technique constante dans le but de fournir des produits de pointe, comme les tous récents modèles "COMPACT", dont le poids a été réduit au profit d'une plus grande maniabilité tout en conservant l'utilisation de matériaux de très haute qualité. Ce type d'instruments, qui se distinguent par leur légèreté et leur facilité d'utilisation, est particulièrement indiqué pour les joueurs d'accordéon traditionnels.

APPRENTISSAGE ET TRANSMISSION

C'est en 1976 que Claudio Beltrami commença son apprentissage dans l'entreprise "Fabbrica Fisarmoniche Fratelli Crosio", où son père était déjà employé comme accordeur. Dans l'atelier de menuiserie, Beltrami apprend à fabriquer les sommiers, la structure en bois sur laquelle sont montées les voix de l'accordéon, et les caisses harmoniques. Son habileté particulière lui permet de travailler dans différents ateliers de la production et de connaître ainsi toutes les phases de la fabrication de l'instrument. En 1978, en même temps que son travail chez Crosio, Claudio entame se profession d'accordeur, sous l'égide de son père, qui grâce à ses immenses compétences, lui enseigne toutes les techniques de montage et d'accordage des voix. En 1980, il termine sa formation professionnelle d'accordeur chez "Musitalia". En janvier 1982, il quitte l'entreprise et ouvre son propre laboratoire d'harmonisation.

COMMUNAUTÉ

Pendant presque un siècle l'accordéon et Stradella n'ont été qu'une seule et même chose. Le nombre de personnes employées dans les entreprises locales, dans les activités secondaires et dans le travail à domicile, témoignent la longue vocation productive de toute une communauté. C'est au cours des années 20 que cette activité a connu son plus grand essor avec presque 300 ouvriers chez Dallapè, 60 chez Maga Ercole, 50 chez Rogledi, quelques dizaines chez Massoni, 15 chez Salas et 65 dans la coopérative l'Armonica, entre membres et ouvriers. A l'époque, les usines étaient déjà connues dans le monde entier, dans lequel elles exportaient la plupart de leur produits en obtenant de prestigieuses récompenses lors des salons internationaux de Londres, Paris, Rome et Marseille. Entre 1937 et 1945, les entreprises locales employèrent pour la réalisation des accordéons, plus de 1200 personnes, y compris les travailleurs à domicile, sur une population comptant 10.500 habitants. Dans l'après-guerre, en plein essor, d'autres petites usines et boutiques artisanales virent le jour. La société Crosio atteignit son chiffre historique de 107 employésDallapè, après la récession des années 30 suite à la crise mondiale de 1929, employait alors 127 personnesla Coopérative l'Armonica comptait quant à elle 100 ouvriers. En 1950, le chiffre total des fabricants d'accordéon se montait à 26 entreprises, environ 500 ouvriers et une production mensuelle d'environ 250 instruments. Le travail à domicile augmenta, occupant des familles entières qui de différente façon, participaient à la fabrication des accordéons. C'est vers la fin des années 50 que s'amorça un déclin progressif provoqué par différents facteurs: le changement des goûts musicaux, l'incapacité des petits artisans de s'adapter aux nouveaux besoins du marché. Jusqu'en 1975, très nombreux furent ceux qui se virent contraints de fermer boutique ou de se reconvertir dans d'autres activités. A partir des années 80, seules les entreprises historiques réussirent à survivre à la crise et à poursuivre leur activitéMariano Dallapè, dirigée par le petit-fils Amleto, "Maga Ercole" reprise par l'accordeur Luigi Trovabene, Lucchini passée aux mains du petit-fils Antonio, et Fratelli Crosio, dont la marque fut achetée par la société Music Pool. Ces usines collaboraient avec trois nouveaux laboratoires artisanaux: Stocco Elvezio petit-fils d'Ettore Crosio, Beltrami Claudio accordeur et Cagiada Marco, accordeur lui aussi. Ce sont aujourd'hui les seules à continuer leur activité. Ces entreprises sont toutes de dimension artisanale. C'est surtout la méthode de fabrication manuelle qui persiste et notamment la tradition de Stradella, avec le travail des voix, qui se transmet et qui aujourd'hui encore permet aux accordéons Stradella d'être appréciés et connus dans le monde entier.

ACTIONS DE MISE EN VALEUR

Depuis des années, la ville de Stradella s'active pour valoriser l'accordéon en organisant évènements, concerts, expositions, leçons concert pour les écoles, soutient et encourage l'activité du musée civique de l'accordéon "Mariano Dallapè".

Pour en savoir davantage

Bibliographie

  • Giannattasio Francesco
    L’organetto. Uno strumento popolare contadino nell’era industriale
    Bulzoni 1979
  • Bertarelli Vasco
    L’azienda delle fisarmoniche. aspetti di organizzazione di produzione e di vendita
    Giuffrè 1958
  • Giovannetti Giovanni
    L'albero del canto. Storie, mestieri, melodie - La casa della fisarmonica. Autobiografia di Amleto Dallapè
    Formicona 1985

Biens matériels

Plusieurs modèles d'accordéon réalisés par Claudio Beltrami. Collection d'accordéons et d'orgues de l'artisan. Collection d'instruments de musique du Musée Civique de l'Accordéon "Mariano Dallapè" de Stradella. Certains modèles appartenant au musée ont été restaurés par Claudio Beltrami.

Fiche réalisée par

Regione Lombardia - Archivio di Etnografia e Storia Sociale - Agostina Lavagnino

Date de publication

27-NOV-2014 (Agostina Lavagnino)

Dernière mise à jour

02-DIC-2014

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